Je profite de la semaine sur l’IA pour partager une réflexion ouverte sur l’épineuse question entre Créativité et Intelligence Artificielle.

Partons d’une réalité

L’Intelligence Artificielle est là. On s’est tous amusés à demander des choses invraisemblables à ChatGPT, mais aussi des choses plus utiles (que celui ou celle qui ne lui a pas demandé d’écrire un mail de remerciement, d’absence ou autre me jette la pierre !). Peut-être vous êtes-vous amusés à générer des visuels avec MidJourney ou Dall-E… vous vous êtes dits alors :

« L’IA C’EST LE FUTUR. » suivi de : « Est-ce que Chat GPT va me remplacer ?« 

L’éternel débat Homme-Machine

L’IA bouleverse notre rapport au monde. Mais comme bon nombre d’inventions.

L’invention de la photographie a rebattu les cartes des peintres Certains ont mis la clé sous la porte, d’autres se sont mis à la photographie et d’autres ont inventé des nouveaux courants (notamment l’impressionnisme); l’ordinateur a progressivement obligé les créatifs à se servir de logiciels de mise en page ou de photomontage. Et, même si certains résistent, rares sont ceux qui n’ont pas de logiciels dédiés à la création (qu’ils soient propriétaires ou non). D’un point de vue créatif, toutes les innovations techniques ont demandé à l’Homme d’aller plus loin dans sa créativité.

La question de l’IA nous demande d’aller au-delà de l’aspect technique. Il nous interroge de manière ontologique : être humain, ça veut dire quoi si une machine peut le faire à ma place ? Toutes les innovations techniques ont conduit à questionner ce qui constitue notre Humanité, et in fine, à notre rapport au monde.

Humaniser par le dessin : ma proposition

Il ne suffit pas de dessiner des mots et des flèches pour « humaniser du contenu ». Ou juste dire qu’on dessine à la main… Je crois qu’humaniser par le dessin, c’est comprendre que le dessin permet de tirer un fil de pensée. Penser, cet acte qui nous caractérise au-delà des époques, des cultures, de la question raciale, sociale ou du genre…

Dessiner et penser, quel est le lien ? Le crayon ou la plume est souvent l’outil qui nous permet de tirer ce fil de pensée. Nous dessinons ce chemin, en montrant ses nuances, ses impasses, ses désaccords et ses réconciliations. Mais le dessin a une puissance supplémentaire que les mots n’ont pas : on peut dessiner ce qui ne peut se dire, car les mots nous manquent. C’est un raccourci pour toucher le cœur et la tête.

Humaniser par le dessin, donc, c’est l’utiliser pour ouvrir du dialogue, en commençant par questionner notre rapport au monde. C’est en tout cas le sens de ma pratique de facilitatrice graphique.